Avec Éloi Ficquet (CEIFR, EHESS), Marc Fontrier (ARESAE), Alain Gascon (Paris 8 Saint-Denis)
L'Éthiopie alimente une série de représentations et de mythes bien ancrés dans la culture européenne. Elle est considérée comme le berceau de l’humanité (Lucy y est découverte en 1974. Elle concentre aussi une partie de la tradition judéo-chrétienne selon laquelle c’est en Éthiopie que repose l’Arche d’alliance et que la reine de Saba résidait.
Dans la période médiévale, les chrétiens croient en un mystérieux royaume dirigé par le prêtre Jean, qui pourrait les aider à combattre lors des croisades. Des expéditions portugaises identifient le prêtre Jean au Négus éthiopien à la fin du XVe siècle. Marc Fontrier analysera les processus qui ont fait perdurer ce mythe pendant plusieurs siècles.
Dans l’ère moderne, l’Éthiopie se distingue de beaucoup d’autres pays africains pour avoir conservé sa souveraineté lors du partage de l’Afrique en 1885. Alain Gascon va questionner le rapport ambigu qui s’est créé au fur et à mesure de l’histoire entre l’Éthiopie et l’Europe. Si l’histoire a montré que l’Europe avait eu du mal à « classer » l’Éthiopie et les Éthiopiens, Alain Gascon démontrera comment les Éthiopiens ont su utiliser les représentations des Éuropéens pour échanger avec eux. Éloi Ficquet s'intéressera à cette même question en s'appuyant sur les traités de géographie et d’histoire mondiale de C.W. Isenberg (1841-1842) traduits en langue amharique.