Domaine vietnamien
Le fonds vietnamien de la BULAC est l’un des plus anciens de France. Il se compose d’environ 13 000 titres (16 500 volumes) ainsi que d’une centaine de revues et de titres de presse, dont la plupart sont en vietnamien. En tant que pays pluriethnique, le Vietnam compte 54 langues appartenant à quatre groupes distincts : les langues austro-asiatiques, sino-tibétaines, austronésiennes et taï-kadaï. Le vietnamien (tiếng Việt), également appelée annamite autrefois, est la langue officielle du Vietnam. Cette langue est parlée par plus de 100 millions de locuteurs au Vietnam et par environ 5 millions de Vietnamiens vivant à l’étranger, principalement en Amérique du Nord, en Australie, en Europe (France, Belgique, Suisse, Allemagne…) et en Asie (Japon et Corée).
Le domaine vietnamien rassemble des collections issues de la Bibliothèque interuniversitaire des langues orientales (BIULO), de l'UFR des Langues et civilisations de l'Asie orientale (LCAO) de l'université Paris Cité et d’un ensemble de documents déposés par l’École française d’Extrême-Orient (EFEO). Il rassemble près de 13 000 ouvrages (environ 16 500 volumes), dont plus de 9 000 titres en vietnamien, ainsi qu'une centaine de titres de presse et de revues académiques, dont une vingtaine d’abonnements en cours. Ce fonds est complété par près de 2 000 études portant sur l’Indochine ou abordant le Vietnam sous un angle régional, telles que Mission Pavie Indo-Chine (1879-1895), Mémoires : 1946-1954 de Võ Nguyên Giáp (1911-2013), sur la guerre d’Indochine, recherches sur l’ASEAN et la route de la soie.
Environ 2 200 volumes et 25 titres de revues académiques et de presse sont librement accessibles dans les salles de lecture. Un millier de documents publiés avant 1921, rédigés en hán-nôm (caractères sino-vietnamiens) ou en quốc-ngữ (vietnamien romanisé), sont consultables en salle de la Réserve.
Histoire du fonds
La majeure partie du fonds vietnamien est issue des collections de la BIULO. Sa constitution remonte à la création de la chaire annamite en 1869 à l’École des langues orientales, qui n’est officiellement occupée qu’à partir de 1872, année de la nomination de Abel Des Michels (1833-1910). Auparavant, ce dernier avait été chargé de cours d'annamite de l’École durant l'année scolaire 1871-1872. C’est grâce à son rôle de pionnier dans l’enseignement du vietnamien en France, à la Sorbonne en 1869, que Abel des Michels a pu convaincre l’École des langues orientales de l’importance de la création d’une chaire d’annamite. Il publiera durant cette année-là les six premiers manuels de langue de référence sur l’Annam. La bibliothèque de l'École cherche dès lors à acquérir la documentation nécessaire à cet enseignement, en particulier des manuels scolaires, des dictionnaires et des textes littéraires. Elle collecte également des récits de voyages, des écrits de missionnaires et les premières études pionnières sur le Vietnam (appelé alors Annam).
Les premières publications vietnamiennes sont rapportées en 1874 par Pétrus Trương Vĩnh Ký (1837-1898), professeur au Collège des interprètes de Saïgon où il fait office de correspondant étranger de l'École. Trương Vĩnh Ký joue un rôle important dans les relations franco-vietnamiennes durant la deuxième moitié du XIXe siècle. Il est surtout connu comme pédagogue et vulgarisateur du quốc-ngữ. Il publie plus d’une centaine d’ouvrages didactiques, littéraires et académiques, dont la BULAC conserve une soixantaine de titres. Il contribue activement à la constitution d’un fonds en hán-nôm et quốc-ngữ. En parallèle, l’abbé Legrand de la Liraye (1819-1873), en mission au Tonkin (1843-1860), puis à Saïgon (1860-1873), concourt également au développement des collections, en tant que correspondant de l’École. Spécialiste de la langue vietnamienne, il publiera un Dictionnaire élémentaire annamite-français, une Prononciation figurée des caractères chinois en mandarin annamite et des Notes historiques sur la nation annamite. Grâce à ces deux figures, un certain nombre d’ouvrages publiés à Saïgon aux débuts de la diffusion du quốc-ngữ sont présents dans le fonds patrimonial. L’édition vietnamienne se développe réellement au début du XXe siècle avec l’apparition de nombreuses imprimeries artisanales. Les guerres qui se succèdent entre 1945 et 1975 engendrent d'importantes pertes humaines, écologiques et culturelles, et provoquent l'effondrement de la production éditoriale. Les maisons d’édition et les bibliothèques se raréfient. La réunification du pays en 1975 n’améliore guère la situation, la guerre froide limitant les échanges entre le Vietnam et le reste du monde. La Bibliothèque des langues orientales parvient néanmoins à se fournir auprès de Sudestasie. Cette librairie, fondée à Paris en 1967, joue un rôle important dans l’importation, l'édition et la réédition de livres publiés dans les pays d'Asie du Sud-Est, et en particulier au Vietnam. Entre 1965 et 1995, la majeure partie des ouvrages en langue vietnamienne achetés par la BIULO sont édités, réimprimés ou importés par Sudestasie (cf. la liste de publications sur le Vietnam). L’autre pays pourvoyeur d’ouvrages en vietnamien sont les États-Unis. La diaspora d’Amérique du Nord contribue également à la réédition de nombreux ouvrages fondamentaux publiés au Vietnam au début du XXe siècle. À partir de 1986, le Đổi mới (Renouveau) facilite l’achat de publications vernaculaires, mais il faudra attendre 1995 pour voir l’établissement de relations commerciales durables entre la bibliothèque et un fournisseur vietnamien.
À son ouverture, la BULAC hérite des collections de la BIULO (8 000 ouvrages et une quarantaine de titres de revues académiques et titres de presse), auxquelles s’ajoutent plus de 130 ouvrages et 200 fascicules de revues de sciences humaines et sociales de l’UFR LCAO, ainsi qu’une cinquantaine de volumes déposés par l’EFEO, portant essentiellement sur les langues, les voyages et les travaux de l’EFEO au Vietnam. Depuis, les collections s'enrichissent régulièrement, environ 200 volumes sont acquis chaque année.
Le fonds ancien
Le fonds ancien1 comporte un millier de volumes, dont 40 % sont en langue vietnamienne. La BULAC a notamment hérité d’une centaine de textes en hán-nôm, principalement des œuvres littéraires, provenant du fonds de la BIULO. La plupart ont été acquis en salles des ventes, notamment par les libraires Dorbon et Leroux, en 1893 et en 1894. Certains de ces documents proviennent de la collection personnelle d’Abel des Michels, comprenant, entre autres, deux éditions des célèbres poèmes épiques 蓼雲仙傳 (L’histoire de Lục Vân Tiên, 1874) et 金雲翹新傳 (L’histoire de Kim Vân Kiều, 1871), ainsi que l’adaptation théâtrale de ce dernier, 金雲翹摺 (Théâtre de Kim Vân Kiều, 1875). La plupart furent imprimés à Foshan (佛山 ou 佛鎮), dans la province du Guangdong, et témoignent de l’importance des échanges commerciaux et culturels entre le sud du Vietnam et la Chine méridionale.
- 1 Sont conservées dans la Réserve des documents rares et précieux de la BULAC les publications occidentales antérieures à 1850 ainsi que les publications orientales antérieures à 1920.
Foshan était l'un des six hauts-lieux de l’imprimerie à l’époque des Qing (1644-1911). Les ouvrages étaient commercialisés dans le sud de la Chine, à Hong Kong et à Macao, et diffusés plus largement hors de Chine, notamment au Vietnam, le long des routes empruntées par le monde des affaires chinois. Les commerçants achetaient alors à Foshan des ouvrages en caractères chinois (hán) afin de les revendre à la diaspora chinoise des grandes villes du sud du Vietnam, puis plus tard aux intellectuels vietnamiens confucéens. La politique menée dans le sud du Vietnam, sous le règne de Minh Mạng (1820-1840) en faveur du développement de l’éducation, contribua à stimuler la lecture au sein des élites locales. Peu à peu, les œuvres connues qui circulaient dans le sud sous forme principalement orale ou manuscrite transitèrent par le Guangdong pour y être imprimées en caractères vietnamiens (nôm) avant de rejoindre les grandes librairies de Saïgon. C’est le cas notamment des éditions des deux célèbres poèmes épiques vietnamiens que conserve la BULAC, 金雲翹新傳 (L’histoire de Kim Vân Kiều, 1879) ou 蓼雲仙傳 (L’histoire de Lục Vân Tiên, 1874).
Le fonds ancien comprend également quelques manuscrits rédigés en hán-nôm, en quốc-ngữ, en thaï (thái) et en français. On y trouve notamment Lục Vân Tiên truyện (L’histoire de Lục Vân Tiên), copié à la main en nôm par Simon Trần Văn Của, premier répétiteur de vietnamien à l'École des langues orientales vivantes, de 1873 à 1877, ainsi que des pièces de théâtre : 李天龍 (Lý Thiên Long), 張屠肉 (Trương Đồ Nhục), 馬登龍 (Mã Đăng Long), 宋慈明 (Tống Từ Minh) et 岳花靈 (Nhạc Hoa Linh). Une partie des manuscrits thaïs provient de la famille de Đèo Văn Trì (1849-1908), seigneur féodal du pays Taï, à Lai Châu, qui tenta d’unifier les douze provinces du nord du Tonkin. Ces documents très rares n’ont pas encore fait l’objet de recherches.
À découvrir sur le Carreau de la BULAC :
La découverte d'une version inédite du Lục Vân Tiên, poème épique vietnamien du XIXe siècle, par Thi Hai Nguyen
Cette partie du fonds permet, par ailleurs, de documenter l’évolution de l’écriture vietnamienne, remaniée à trois reprises au cours de son histoire. S'écrivant tout d'abord en sinogramme (hán, nôm), le vietnamien romanisé (quốc-ngữ) est déclaré « écriture nationale » (comme la traduction du terme l’indique) au début du XXe siècle. Cet ensemble de collections est également le reflet de la progression de la romanisation de l’écriture à l’intérieur du Vietnam et des transferts culturels que celle-ci permet vers l’Occident, en particulier vers la France, de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle.
Le Vietnam est le seul pays d’Asie à avoir abandonné les caractères chinois au profit de l’alphabet latin. Le quốc-ngữ est le fruit de la collaboration, amorcée dès le XVIIe siècle, entre les missionnaires européens et les lettrés chrétiens vietnamiens, visant à faciliter l’évangélisation. Le premier dictionnaire à utiliser l’alphabet latin (Dictionarium annnamiticum lusitanum et latinum) est publié à Rome en 1651 par le Jésuite avignonnais, Alexandre de Rhodes (1591-1660). Avant 1860, le quốc-ngữ est utilisé de manière confidentielle, au sein de la communauté chrétienne, car son usage est interdit par les autorités vietnamiennes. Les ouvrages en quốc-ngữ, étant le plus souvent des publications catholiques, sont édités à l’étranger. La BULAC conserve ainsi quelques ouvrages publiés à Bangkok, entre 1840 et 1860.
Au milieu du XIXe siècle, la colonisation française favorise un usage plus large de cette écriture, pour des raisons administratives et politiques, et notamment dans le but d’isoler le Vietnam de l’Empire chinois. À partir de 1860, le quốc-ngữ est progressivement adopté au détriment du hán-nôm, dans la partie méridionale de la Cochinchine, colonisée par les Français, avant d’être définitivement entériné lors du dernier concours littéraire organisé en hán-nôm, à Hué en 1919. L’édition en quốc-ngữ prend ensuite son essor dans les années 1870, en favorisant les publications de transcriptions, traductions, dictionnaires, manuels de langues et récits. La romanisation est décisive dans l’ouverture du pays à la culture européenne. Elle entraîne également le développement de la presse vietnamienne, apparue dans les années 1860, de l’imprimerie en quốc-ngữ, l'avènement d’une littérature moderne ainsi qu’un certain renouveau des arts en général.
La presse vietnamienne devient au début du XXe siècle le canal de diffusion le plus efficace du quốc-ngữ alors qu’apparaissent les titres quotidiens, hebdomadaires, mensuels ainsi que les revues et magazines spécialisés qu’ils soient économiques ou socio-culturelles. La presse devient également le média privilégié des écrivains, des scientifiques, des politiciens et des femmes qui s’engagent dans la lutte féministe, dans le sillage du mouvement moderniste. Le 1er février 1918, le premier journal écrit exclusivement par des femmes vietnamiennes voit le jour à Saïgon. Il sera interdit en juillet 1918 et il faudra attendre 1929 pour que soit créé, également à Saïgon, Phụ nữ tân văn (Journal des femmes), le deuxième titre de presse féminin et féministe. Dès lors, les femmes écrivent également de façon régulière dans la presse généraliste et participent à la vie littéraire. La BULAC conserve plus de 70 titres de presse fondés avant 1945, parmi lesquels figure le premier journal en quốc-ngữ, Gia Định Báo (Journal de Gia Định), lancé par Trương Vĩnh Ký en avril 1865, et dont la bibliothèque conserve le plus ancien numéro connu existant, le fascicule numéro 4, daté du 15 juillet 1865.
La presse, qui ouvre grand ses colonnes aux écrivains, leur permet progressivement d’affiner le quốc-ngữ. En conférant à cette écriture les nuances qui lui manquaient, ils contribuent à l’invention de la littérature vietnamienne moderne. Certains d’entre eux, tels que Nguyễn Văn Vĩnh (1882-1936), Phạm Quỳnh (1892-1945) ou Hoàng Tích Chu (1897-1933), deviennent également les éditeurs des revues et des journaux dans lesquels ils écrivent.
Le fonds de littérature en quốc-ngữ de la fin du XIXe et du début du XXe est l’un des trésors documentaires de la BULAC : y sont notamment conservés les premiers récits en quốc-ngữ des érudits catholiques comme Trương Vĩnh Ký (1837-1898) et Huỳnh Tịnh Của (1834-1907), ainsi que la plupart des œuvres littéraires de l’époque, dont le premier roman vietnamien « à l’occidentale », Truyện thầy Lazaro Phiền (L'histoire de Lazaro Phiền). Ce document rare est important pour l’histoire de la littérature vietnamienne, car il reflète les changements de mentalité provoqués par la diffusion du quốc-ngữ.
La romanisation s’accompagne d’une vaste entreprise de traductions dont témoignent les versions vietnamiennes des grandes œuvres littéraires chinoises et françaises, tels que Tam quốc chí diễn nghĩa (Les Trois Royaumes, traduit et publié en 1909 par Phan Kế Bính (1875-1921) và Nguyễn Văn Vĩnh), Những kẻ khốn nạn (Les Misérables, traduit et publié entre 1926 et 1930, ou encore Truyện ba người ngự lâm pháo thủ (Les Trois Mousquetaires, traduit et publié en 1927).
La diffusion du quốc-ngữ est enfin étroitement liée à l’émergence de cercles littéraires qui se multiplient durant les années 1930. Le succès de certains mouvements littéraires, Thơ Mới (Nouvelle poésie) et Tự Lực văn đoàn (Par ses propres forces), contribuent à conférer au quốc-ngữ son statut d’écriture littéraire.
Caractéristiques du fonds
Le fonds vietnamien s’est constitué à l’origine autour de la littérature, de l’histoire et de la linguistique, trois disciplines ayant servi depuis 1869 de corpus de base pour l’enseignement de la langue et de la culture vietnamienne à l’École des langues orientales. Le domaine comprend une majorité d’ouvrages en langue vietnamienne (73 %). S’il s’agit principalement d’ouvrages en quốc-ngữ, on y trouve également des documents en langue des ethnies minoritaires (Taï-kadaï, Jaraï, etc.). Les publications occidentales, constituées principalement d’études européennes, représentent un quart du fonds. La documentation en langue vietnamienne se partage entre 45 % d’ouvrages et d’études littéraires, 20 % d’études historiques et géographiques, 15 % d’ouvrages sur la langue et la linguistique (méthodes, dictionnaires, études linguistiques) et 15 % de monographies en sciences sociales.
Le fonds de littérature (œuvres littéraires, histoire de la littérature vietnamienne, critiques et analyses littéraires, traductions, etc.) couvre aussi bien les classiques que les divers courants modernes et contemporains, en langue vernaculaire comme en traduction. On y trouve également un échantillon d’œuvres de la diaspora vietnamienne installée en Europe et aux États-Unis, ainsi que plusieurs collections remarquables (anthologies de genres ou thèmes littéraires, œuvres complètes des grands noms de la littérature), dont certaines portent sur la littérature des minorités, telles que Tổng tập truyện thơ Nôm của các dân tộc thiểu số Việt Nam (recueil de romans en vers en caractères des minorités ethniques du Vietnam) ou Kho tàng sử thi Tây Nguyên (recueil d’épopées des minorités ethniques des Hauts-Plateaux du Vietnam).
Peu de documents anciens en vietnamien sont conservés à travers le monde, mais, parmi eux, quelques exemplaires se trouvent à la BULAC, telle la première édition du 欽定越史通鑑綱目 (Texte et commentaire du miroir complet de l’histoire Việt, établis par ordre impérial).
Les sources primaires acquises par la bibliothèque sont principalement des transcriptions en quốc-ngữ, éditées dans la seconde moitié du XXe siècle, tel que Việt sử lược (Esquisse de l’histoire Việt), Đại Việt sử ký toàn thư (Livre complet des mémoires historiques du Đại Việt), Khâm định Việt sử thông giám cương mục (Texte et commentaire du miroir complet de l’histoire Việt, établis par ordre impérial), Đại Nam thực lục (Chroniques véridiques du Đại Nam) ou encore Khâm định Đại Nam hội điển sự lệ (Répertoire impérial des institutions et règlements du Đại Nam). Celles-ci viennent compenser le faible nombre de sources primaires en hán-nôm présentes dans ces collections. Les ouvrages d’histoire, dont une majorité porte sur la période indochinoise, représentent près de la moitié des achats effectués à l’époque par la Bibliothèque des langues orientales. Les publications couvrant la période coloniale et celle des guerres d'Indochine et du Vietnam occupent également une place importante dans les collections. La période du Renouveau, Đổi mới, a permis une diversification des recherches historiques au Vietnam, en facilitant l’accès au terrain et aux archives, ainsi que le développement de l’archéologie. Il a également favorisé une approche plus objective de l’histoire nationale et le développement des études régionales. Depuis 2020, la BULAC a entrepris d’effectuer des achats plus systématiques d’ouvrages sur cette période afin de rendre compte de ces évolutions éditoriales.
Développement actuel du fonds
Les acquisitions continuent de s’inscrire dans les orientations historiques de la politique documentaire, qui reflète les champs de recherche traditionnels des études vietnamiennes en littérature, histoire et linguistique. Depuis 2020, l’achat de sources primaires est priorisé afin de suivre les évolutions de la recherche. Les publications en sciences sociales prennent également une place croissante dans les études vietnamiennes, ce qui se traduit au sein des collections par l’apparition de thématiques non couvertes auparavant : études de genre, migration, environnement, études anthropologiques, histoire économique, transferts culturels.
Visite de la BULAC et de l'exposition « Le quốc-ngữ. L'écriture romanisée, vecteur d'une renaissance culturelle au Vietnam (1860-1945) » par S.E.M Dinh Toàn Thang, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République socialiste du Viet Nam auprès de la République Française.
Le Vietnam est le seul pays asiatique à avoir abandonné l’usage des sinogrammes au bénéfice des caractères latins. La vulgarisation de cette écriture, appelée quốc-ngữ, est d'abord soutenue par l'administration coloniale française, avant d'être promue par les courants modernisateurs...