Exposition au château de Chantilly : les manuscrits de Tagdemt
Parmi les manuscrits orientaux de Chantilly, 38 volumes proviennent de la « capitale nomade » (zamâla, devenu en français « smala ») de l’émir Abd el-Kader, prise d’assaut par le duc d’Aumale et ses troupes, dans la région de Mascara, le 16 mai 1843. Les ouvrages appartenaient aux premiers fonds de la bibliothèque de Tagdemt, capitale incendiée par ses habitants avant d’être détruite par les troupes françaises en 1841.
Initié à l’arabe, le duc d’Aumale a fait restaurer les ouvrages recueillis et en a confié l’analyse à de savants orientalistes.
La section arabe de l’Institut de recherche et d’histoire des textes (CNRS), avec la participation de la BULAC, en a repris l’étude. Celle-ci éclaire les milieux savants dans lesquels s’est formé Abd el-Kader. L'exposition présente le résultat de ce chantier récent d'analyse d'un précieux corpus de manuscrits maghrébins.
Commissariat
Marie-Pierre Dion, conservateur général des bibliothèques, musée Condé, avec le concours de Zouhour Chaabane, responsable du catalogage et de la valorisation des manuscrits arabes de la BULAC, Muriel Roiland, ingénieur en analyse des sources anciennes, section arabe de l’IRHT (CNRS), Ismail Warscheid, chercheur à l’IRHT (CNRS), professeur d’études islamiques à l’université de Bayreuth
L'exposition dans les médias
Émission Maghreb-Orient Express, Spéciale Abd El-Kader, TV5MONDE (30-04-2022)
Invités : Florence Hudowicz, commissaire de l'exposition « Abd el-Kader » ; Ahmed Bouyerdene, conseiller scientifique, chercheur en histoire, Zouhour Chaabane, responsable du catalogage et de la valorisation des manuscrits arabes de la BULAC ; Nicole Garnier, conservatrice en chef du musée Condé à Chantilly ; Slimane Zeghidour, éditorialiste TV5MONDE.
Dossier de presse
Journée d'études, le 8 avril
Les livres d’Abd el-Kader. Bibliothèques et mémoire culturelle dans l’Algérie moderne
Le vendredi 8 avril 2022, l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes (CNRS) et le Château de Chantilly organisent une journée d'études en lien avec l'exposition, suivie d'une visite de l'exposition.
- Programme à télécharger ci-dessous
- Inscriptions avant le 6 avril : muriel.roiland@irht.cnrs.fr
Manifestation organisée par l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes (CNRS) et le Château de Chantilly, le vendredi 8 avril 2022.
Cette rencontre avec Augustin Jomier, historien et arabisant (Inalco, CERMOM) et auteur d'une récente étude sur l'ibadisme contemporain, vous propose d'explorer l’historiographie renouvelée de l’Algérie de l’époque coloniale à partir de sources arabes et de découvrir les ressources ibadites de la BULAC.
Nos intervenants
Chargée de traitement des manuscrits arabes
Découvrir le portrait de Zouhour Chaabane sur le Carreau de la BULAC
« Responsable de la collection d’imprimés et de reproductions de manuscrits en langue arabe qui sont conservés à l'IRHT, ma principale mission est d'analyser et de valoriser cette documentation. Dans ce cadre, je publie essentiellement des articles concernant les chroniques et répertoires biographiques de l’époque mamelouke sous leur forme manuscrite (1250-1516). Je gère par ailleurs la base de données prosopographiques Onomasticon Arabicum qui contient des informations biographiques sur quelque 30 000 savants du monde musulman ayant vécu au cours des 10 premiers siècles de l'hégire. Enfin, je suis engagée dans le projet de rénovation de la bibliothèque Mohamed Tahar de Tombouctou et dans la sauvegarde et la mise en valeur de ses précieux manuscrits. »
Conservateur général des bibliothèques, musée Condé
« Après des études à l’université de Genève, un doctorat à l’EHESS en « Histoire et civilisations » et un fellowship au Forum Transregionale Studien de Berlin, j’ai rejoint la section arabe de l’IRHT en 2015. Mes recherches s’intéressent à l’histoire de l’Islam au Maghreb et en Afrique de l’Ouest. Mes travaux actuels portent sur la culture islamique au Sahara entre le XVIe et le XIXe siècle en mettant en perspective des sources littéraires et archivistiques provenant de la Mauritanie, du Mali, du Niger et du Sud algérien. Il s’agit pour moi de retracer l’histoire d’une tradition intellectuelle née de la nécessité d’adapter les institutions et normes de l’islam aux conditions de vie dans le désert. Pour ce faire, j’explore les différents usages de l’érudition musulmane et du droit faits par les communautés nomades et sédentaires de cette partie de l’Afrique trop souvent réduite aux seuls enjeux du présent. Depuis mes premières enquêtes dans les oasis du Touat en Algérie, je conçois ma recherche comme un dialogue avec des textes et des hommes. Le dépouillement d’une archive, la lecture d’un manuscrit, sont pour moi inséparables de la pratique anthropologique du terrain et de l’échange entre collègues du sud et du nord. Afin de promouvoir la recherche sur l’héritage textuel de l’Islam africain, je m’engage comme membre du comité de direction de la revue Arabica, comme membre du comité éditorial de la revue Islamic Africa ainsi que dans la rédaction de la revue Afriques : débats, méthodes et terrains d’histoire. De 2019 jusqu’en 2021, je suis en détachement comme professeur d’études islamiques par intérim (Vertretungsprofessur W3) à l’université de Bayreuth (Allemagne). »