Futurs d’ailleurs : voyage en science-fiction, l’exposition
La littérature de science-fiction s’est forgé à travers la planète des identités aux caractéristiques multiples. Qu’elle traite de passés très distincts ou de potentialités futures, elle est toujours le reflet d’une culture, d’un lieu et d’un présent particuliers. Cette exposition ambitionne, cher visiteur d’ici et maintenant, de vous donner à voir comment le futur s'est imaginé et s'imagine ailleurs.
Actualité de l'exposition
L'exposition est présentée du 2 au 31 octobre 2024 au Centre Paris Anim' Hébert (18e arrondissement).
Tout amateur vous le dira, donner une définition de la science-fiction est une gageure.
D'aucuns affirmeront que toute tentative de la définir reviendrait à tracer des contours prompts à l'enfermer à l'intérieur de frontières factices. Définir la SF équivaudrait à vouloir la délimiter tout en sachant qu'il serait impossible d'englober l'entièreté des territoires fictionnels qui la constitue. Peut-être parce que ces univers singuliers, souvent pensés par des esprits libres à l'imaginaire totalement débridé, n'ont de cesse de remettre en question les limites de ce genre littéraire, de « cet immense continent du possible », selon J.G. Ballard (Crash !, préface à l’édition française, Le Livre de poche, 1977).
Il n’en reste pas moins que viennent immédiatement à l’esprit des images de vaisseaux spatiaux, de robots intelligents, d’extraterrestres à la boîte crânienne surdéveloppée… Autant de figures que la science-fiction américaine, notamment à l’âge d’or des revues Amazing Stories et Astounding Stories, a largement diffusées à travers le monde.
S’il est évident que la SF anglo-américaine, des grands classiques aux œuvres les plus récentes, en passant par la New Wave des années 1960 et 1970, a fortement influencé les auteurs du monde entier, chaque production nationale a développé et construit ses thèmes et ses images propres. Ces œuvres sont le fruit de leur environnement politique, social et technologique. Qu’elles soient des cris de contestation ou des supports de propagande, des navets ou des chefs-d’œuvre, elles sont toujours d’inestimables objets d’étude, fascinantes à disséquer.
Mais ce sont aussi et avant tout des invitations à l’évasion, à la réflexion, au simple plaisir de la lecture. La science-fiction du monde entier est multiple, foisonnante, de plus en plus accessible car de mieux en mieux diffusée. Plus de doute possible, la domination anglo-américaine sur ce genre appartient définitivement au passé, et le lecteur curieux a tout intérêt à y regarder de plus près.
L’exposition Futurs d’ailleurs vous propose de partir à la découverte d'une littérature de science-fiction encore méconnue, qui mérite de l'être davantage. À travers une diversité de contributions de spécialistes du genre, chercheurs, auteurs et traducteurs, elle aborde pour chaque aire géolinguistique ou pays représentés un thème spécifique (la course à l'espace entre les deux Corées, la surpopulation au Nigéria...) ou un auteur symbolique (la science-fiction indienne de Satyajit Ray, la hard science-fiction de Liu Cixin...). Loin de donner à voir un panorama complet de la science-fiction non occidentale, elle vous propose quelques portes d’entrée, qui ne demandent qu’à être poussées…
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Sélection bibliographique « Voyage en science-fiction »
Une sélection d'ouvrages et de DVD disponibles au prêt.
"Мы" | "My"
Aelita
Apocalyptic realism
Autres mondes, autres mers
Arièlʹ
Auringon ydin
Andreï TarkovskiImages animées
Abécédaire de l'Apocalypse
Aélita
Nos intervenants
Élève conservateur des bibliothèques à l'Enssib en 2019-2020, Nicolas Almimoff a été commissaire de l’exposition Futurs d’ailleurs : voyage en science-fiction présentée à la BULAC en février-mars 2020. Il est actuellement directeur de la bibliothèque Jacqueline de Romilly à la Ville de Paris.
Loïc Aloisio est traducteur de poésie, de nouvelles de science-fiction et de manhua (bande dessinée chinoise), comme Ultramarine Magmell et The One. Il est également responsable adjoint de la revue en ligne Impressions d'Extrême-Orient. Il est par ailleurs docteur en langue et littérature chinoises à l’université d’Aix-Marseille après avoir soutenu en 2020 une thèse sur l'œuvre de Han Song et son utilisation de la littérature de science-fiction en tant que littérature du témoignage face à la politique mémorielle chinoise. Loïc Aloisio avait contribué pour la BULAC en 2020 à l'exposition Futurs d'ailleurs : voyage en science-fiction [Lire sa contribution, Futurs d'ailleurs : voyage en science-fiction chinoise]
Docteure en littérature comparée, enseignante à l’université de Tunis, spécialiste de la littérature de science-fiction arabe.
Maître de conférences à l’université de Sydney, spécialiste de littérature coréenne.
Martin Carayol est chercheur et traducteur. Après avoir enseigné les lettres modernes en collège et lycée, il s'est tourné vers les langues finno-ougriennes (finnois, estonien, hongrois, oudmourt). Titulaire d'un doctorat en littératures et civilisations sur La formation du canon de la nouvelle en Finlande et en Estonie (Inalco), il travaille essentiellement sur les cultures populaires. Il poursuit par ailleurs une carrière de traducteur technique et littéraire. Il est contributeur de nooSFere.
Chercheuse à Aix-Marseille Université, spécialiste des littératures de l'imaginaire en Inde.
Patrice Lajoye est ingénieur au CNRS, traducteur et éditeur. Avec son épouse Viktoriya, il travaille à promouvoir en France la science-fiction et la fantasy venues de l'ancien espace soviétique. Ils ont cofondé les éditions Lingva. Il a obtenu le Grand Prix de l'Imaginaire 2018 pour son essai Étoiles rouges : la littérature de science-fiction soviétique. Il est contributeur de nooSFere.
Né à Koweït en 1959, Timour Muhidine suit des études à Lille, Manchester et Paris. Il enseigne actuellement la littérature turque, la traduction et l’histoire culturelle à l’Inalco. Spécialiste de la littérature du XXe siècle, il s’est intéressé à la production turco-allemande dans la période de l’immigration, tout d’abord turque et prolétarienne puis produite par la seconde génération, cette fois avant-gardiste et inscrite dans le courant principal des littératures de langue allemande.
Dernières publications :
- Traductions : Trois pièces de Karagöz, Actes Sud, 2015, Lettres à Taranta-Babu de Nâzım Hikmet, Emmanuelle Collas Ed., 2019.
- Essai : Istanbul rive gauche (Errances urbaines et bohème turque 1870-1980), CNRS éditions, 2019.
Ketty Steward est poétesse, autrice de textes fantastiques, réalistes et de science-fiction. Régulièrement au sommaire d’anthologies thématiques et de revues de genre depuis 2003, elle a également été critique pendant plusieurs années pour le site de référence ActuSF. Ketty Steward a assuré en 2017 et 2018 la direction de deux numéros spéciaux de la revue Galaxies consacrés à l’Afrique et s’essaie depuis peu à la fiction radiophonique. Elle est la présidente du réseau Université de la Pluralité.
Docteure en littérature française comparée, spécialiste de la pop culture japonaise.
Denis Taillandier est maître de conférences à la faculté des relations internationales de l’Université Ritsumeikan (Kyoto, Japon), où il enseigne notamment la culture japonaise à travers la science-fiction. Il a obtenu son doctorat à l’Université Jean Moulin Lyon III (Institut d’Études Transtextuelles et Transculturelles) en 2015 avec une thèse sur Les Nanotechnologies dans la science-fiction japonaise (1960-2010) : du point de vue des études culturelles et des théories sur l'imaginaire. Ses travaux portent sur l’imaginaire des sciences et des technologies et sur la culture populaire japonaise. Il a remporté en 2013 le prix spécial du jury pour le 8e concours de critique de science-fiction au Japon. Il a traduit plusieurs nouvelles d'auteurs japonais, parmi lesquels Hoshi Shin'ichi, Ueda Sayuri, Tobi Hirotaka ou Fujii Taiyô.
Alexandre Toumarkine est professeur des universités à l’Inalco, spécialiste de l’histoire de l’Empire ottoman finissant et de la République turque. Il s'intéresse à l'occultisme et à l'ufologie.