La BULAC fait son Cinéma du réel - édition 2022
Les 15, 16 et 17 mars, la BULAC projette 7 films documentaires sélectionnés parmi la quarantaine de films en compétition au Festival international Cinéma du réel.
La BULAC participe à la 44e édition de Cinéma du réel
Pour la 6e année consécutive, la BULAC est lieu associé du Cinéma du réel, rendez-vous incontournable du film documentaire international. La dimension internationale de la programmation résonne particulièrement à la BULAC, qui fait le choix de mettre à l’honneur des films ancrés dans les aires géolinguistiques que recouvrent ses collections. Les projections sont accompagnées de débats et de pastilles vidéos avec les réalisateurs, des étudiants et des enseignants-chercheurs.
Du 15 au 17 mars, assistez à deux soirées de projections-débats et à une soirée exceptionnelle à l’occasion du panorama « L'Afrique documentaire ».
Sélection BULAC 2022 « Cinémas en mouvements, du selfie aux images mémorielles »
« Cinémas en mouvements, du selfie aux images mémorielles » est le fil rouge de la sélection 2022 de la BULAC, qui guidera vos pas en Chine, à Hong Kong, en Guinée-Bissau, au Mali, en République centrafricaine et au Mozambique.
Dans un rapport subjectif au passé ou un rapport sensible à l'époque, les 7 films sélectionnés par la BULAC viennent questionner l'acte documentaire et mettre en mouvement la réflexion du spectateur face aux images utilisées et fabriquées. Écrire le documentaire, c'est tantôt recourir à l'archive comme moteur du récit (Les voix croisées, Mangrove school), observer le monde au prisme des jeux de miroir générés par les médias sociaux (Domy+Ailucha, Huahua shijie), jouer avec les codes du genre en se positionnant à la fois comme filmeurs et comme filmés (Domy+Ailucha, Nous, étudiants !), rompre avec le fatalisme face à l'ordre du monde par une mise au jour percutante des capacités d'action collective (Les voix croisées, Nous, étudiants !, Mangrove school, Devils's peak), tendre vers une écriture fictionnalisée du réel (Off Power, Devil's peak).
Le palmarès de la 44e édition : trois films de la sélection BULAC primés
- Prix de l’Institut Français : Les Voix croisées de Raphaël Grisey & Bouba Touré
- Mention spéciale du Jury longs métrages : Nous, étudiants ! de Fariala Rafiki
- Prix des Jeunes : Les Voix croisées de Raphaël Grisey & Bouba Touré
- Prix Tënk du Court Métrage : Domy+Ailucha de Ico Costa
- Prix des Bibliothèques : Nous, étudiants ! de Fariala Rafiki
Mr. Landsbergis de Sergueï Loznitsa, a reçu le Prix international de la SCAM et la Mention spéciale du jury des bibliothèques.
[Mardi 15 mars]
Projection 19h-20h28, débat après la proj.
« Huahua's Dazzling World and its Myriad Temptations / Huahua shijie » De Daphne Xu
Canada, États-Unis - 88'. Sélection internationale, longs métrages
Huahua, une femme excentrique et pleine d’énergie originaire de la nouvelle zone urbaine de Xiong’an, se filme en direct sur Internet en train de danser, chanter et discuter avec ses fans. C’est ainsi qu’elle gagne sa vie. Les écrans des téléphones, les filtres beauté et les paysages sonores numériques révèlent un monde que Huahua crée avec sa propre image.
Projection suivie d’un débat avec la réalisatrice Daphne Xu, Bérénice M. Reynaud, historienne du cinéma, chercheuse associée à l'Institut d'Études Transtextuelles et Transculturelles de l'Université de Lyon, et Célia Cheurfa, étudiante en master de sociologie à l'EHESS.
[Mercredi 16 mars]
Table ronde, 17h-19h30
Vivre ici / travailler là-bas
Nombre de cinéastes du continent africain qui vivent aujourd’hui en Europe, et notamment en France, tournent sur leur continent d’origine. Cette distance entre le pays de résidence et le terrain d’étude concerne aussi les chercheurs en sciences humaines.
Sans doute les pratiques sont-elles différentes, il nous semble cependant pertinent d’interroger l'éloignement géographique entre ici et là-bas, les allers-retours, ce qu’ils provoquent de spécifique, permettent ou empêchent dans le travail des uns et des autres, cinéastes documentaristes et chercheurs.
Table ronde en présence de :
- Raphaël Grisey, artiste et réalisateur français, qui vit et travaille à Berlin et Trondheim, Norvège (Les voix croisées) ;
- Hamedine Kane, artiste et réalisateur sénégalais et mauritanien, qui vit et travaille entre Bruxelles et Dakar (La Maison bleue) ;
- Jean-Marie Teno, réalisateur camerounais, qui vit et travaille à Mèze, Hérault, et au Cameroun (Afrique, je te plumerai, Lieux saints) ;
- Aïssatou Mbodj-Pouye, chercheuse en anthropologie, chargée de recherche au CNRS, membre de l'Institut des mondes africains (IMAF), dont les recherches portent sur les mobilités, les migrations et migrations de retour (Afrique de l’Ouest, France) ;
- Nedjib Sidi Moussa, docteur en science politique (université Panthéon-Sorbonne), dont les recherches portent sur les engagements radicaux entre l’Algérie et la France ;
- Mahamet Timera, professeur de sociologie à l’Université de Paris, membre de l’Unité de Recherches Migrations et société (URMIS), dont les recherches portent sur les migrations et mobilités en Afrique et à partir de l’Afrique ;
animée par Élisabeth Lequeret, journaliste et critique de cinéma à Radio France International (RFI).
La rencontre sera retransmise en direct sur la chaîne vidéo de la BULAC.
L’Afrique documentaire
Véritable festival dans le festival, ce panorama propose une pluralité de regards et des points de vue croisés sur un cinéma documentaire aujourd’hui en pleine extension sur l’ensemble du territoire africain.
Projection, 19h45
« Les voix croisées » De Raphaël Grisey et Bouba Touré
France, Allemagne - 122’. Sélection française
Synopsis. À partir d’archives rares, l’aventure exemplaire de Somankidi Coura – coopérative agricole fondée au Mali, en 1977, par des travailleurs immigrés d’Afrique de l’Ouest vivant en France dans des foyers – met en lumière les violences de l’agriculture coloniale et les enjeux écologiques sur le continent Africain aujourd’hui.
Projection en hommage à Bouba Touré, disparu le 21 janvier 2022
[Jeudi 17 mars]
Projection, 16h-16h30
« Devil’s Peak » De Simon Liu
Hong Kong, États-Unis - 30'. Sélection internationale, courts métrages
Through overlapping poetic narratives and coded references, “Devil’s Peak” reflects on recent unprecedented shifts in the socio-cultural fabric of the artist’s homeland of Hong Kong, creating a site of remembrance for a time and place that may never be as it was.
[Jeudi 17 mars]
Projection, 16h45-17h15
« Domy+Ailucha: Ket Stuff! / Domy+Ailucha: Cenas Ket! » De Ico Costa
France, Portugal - 30'. Sélection internationale, courts métrages
En 2020, ne pouvant se rendre au Mozambique, Ico Costa demande à Ailucha et Domingos de filmer leur vie quotidienne avec une caméra laissée à Inhambane un an auparavant. La caméra acquiert dans le groupe une présence spéciale et capture l’adolescence, le travail, le jeu, la déambulation, le chant et la danse, le désir.
Pastille vidéo après la proj avec le réalisateur Ico Costa, Didier Nativel, professeur d'histoire de l'Afrique à l’Université de Paris et Célia Cheurfa, étudiante en master de sociologie à l'EHESS.
[Jeudi 17 mars]
Projection, 17h30-17h47
« Off Power » De Théodora Barat
France, Hong Kong - 17'. Sélection française, courts métrages
Une analyse du développement urbain de Hong Kong au travers de son infrastructure électrique qui bascule lentement dans la science-fiction. Un phénomène mystérieux oblige à couper son alimentation en électricité. Hong Kong est alors plongée dans l’obscurité totale.
Débat après la proj, avec la réalisatrice Théodora Barat, Martin Goutte, maître de conférences en études cinématographiques à l'université Sorbonne Nouvelle et Alice Monin, étudiante en master Digital, Médias et Cinéma à l'université Panthéon-Sorbonne.
[Jeudi 17 mars]
Projection, 18h-18h34
« Mangrove School » De Sónia Vaz Borges et Filipa César
France, Allemagne, Portugal - 35'. Sélection française, courts métrages
Nous étions parties pour étudier les conditions de vie des élèves dans les écoles de la résistance, situées dans les mangroves. Nous nous sommes bien vite retrouvées en position d’apprenantes – et la première leçon a été de réapprendre à marcher. Dans les écoles de brousse, c’est le corps entier qui est mobilisé lors de l’apprentissage.
Débat après la proj, avec les réalisatrices Sónia Vaz Borges et Filipa César, Maria-Benedita Basto, maître de conférences en études lusophones à Sorbonne Université, et Valentin Juhel, jeune diplômé en master de cinéma.
[Jeudi 17 mars]
Projection 19h-20h26, débat après la proj.
« Nous, étudiants ! / We, students! » De Rafiki Fariala
République centrafricaine, France, Arabie Saoudite, République démocratique du Congo - 82'. Sélection internationale, longs métrages
Nestor, Aaron, Benjamin et Rafiki sont étudiants en licence d’économie à l’Université de Bangui. Naviguant entre les salles de classe surpeuplées, les petits jobs qui permettent aux étudiants de survivre, la corruption qui rôde partout, Rafiki nous montre ce qu’est la vie des étudiants en République centrafricaine, une société brisée où les jeunes continuent de rêver à un avenir meilleur pour leur pays.
La projection sera suivie d’un débat avec le réalisateur Rafiki Fariala, Serge Caparos, maître de conférences en psychologie à l’université Vincennes-Saint-Denis et Claire Vernhet, étudiante en master Cinéma et audiovisuel à l'université Sorbonne Nouvelle.
Un choix de livres et de DVD à emprunter, jusqu'au 19 mars à l'entrée de la BULAC !
A.B.C Africa
Amateurs d'indépendances
Atlal
Africa Mia
Benda Bilili!
Afrique[s]
À l'ouest du Jourdain
Au cinéma en Afrique
African cinema and human rights
Projection du dernier film de Sergeï Loznitsa au Cinéma du réel
Vendredi 11 mars à 19h au Centre Pompidou et jeudi 17 mars à 13h45 au MK2 Beaubourg
Le réalisateur de Donbass en 2018, figure majeure et porte-voix de la scène ukrainienne, viendra présenter son dernier film, Mr. Landsbergis, en compétition au festival Cinéma du réel.
Invité régulier du Centre Pompidou et du Cinéma du réel (où il a notamment présenté Maïdan – 2014 ou Le Procès – 2018), le cinéaste ukrainien Sergei Loznitsa présente cette année Mr. Landsbergis en compétition internationale. Ce film sur l’indépendance de la Lituanie est composé d’archives et d’un entretien avec Vytautas Landsbergis, qui en 1990 avait conduit son pays à faire sécession de l’URSS et forcé Gorbatchev à reconnaître sa souveraineté.
Auteur d’une vingtaine de documentaires et de 4 films de fictions (dont Donbass en 2018), Sergei Loznitsa suit depuis toujours les soubresauts socio-politiques des pays de l’ex-URSS ; son attention à l’histoire et à ses répercussions contemporaines, en fait un témoin particulièrement précis, sensible et clairvoyant des mouvements à l’œuvre en Europe de l’est. Il est ainsi l’une des figures artistiques majeures à avoir pris la parole à propos du conflit en cours.
Les autres éditions
Les 19 et 20 mars, la BULAC projette cinq films documentaires sélectionnés parmi la quarantaine de films en compétition au Festival international Cinéma du réel.
Les 20 et 21 mars, la BULAC projette trois films documentaires sélectionnés parmi la quarantaine de films en compétition au Festival international Cinéma du réel.
Les 28 et 29 mars, la BULAC projette cinq films documentaires sélectionnés parmi la quarantaine de films en compétition au Festival international Cinéma du réel.
Le 27 mars, la BULAC projette pour vous cinq films, sélectionnés parmi les 43 documentaires en compétition au Festival international Cinéma du réel. Venez dialoguer avec les réalisateurs durant 30 minutes après chaque projection.
Nos intervenants
Daphne Xu (née en 1992) est une artiste et cinéaste sino-canadienne qui explore la politique et la poétique du lieu, ainsi que l’affect diasporique par le biais de la photographie, du film, de l’installation vidéo et de l’imprimé. Elle est titulaire d’une licence en anthropologie de l’université Brown et d’une maîtrise en urbanisme du Massachusetts Institute of Technology. Elle produit également des projets d’art public avec des agences de planification/conception urbaine. En 2016, elle a cofondé Sponge Gourd Collective, un collectif d’art et de recherche, dont les publications et les installations vidéo ont été diffusées et exposées à l’échelle internationale. Elle est actuellement boursière du centre d’études cinématographiques de l’université de Harvard.
Raphaël Grisey est né en 1979, il vit à Berlin. Il utilise des œuvres cinématographiques, éditoriales et photographiques pour aborder les politiques de la mémoire, l’architecture, la migration et l’agriculture (comme les films Prvi Deo, Red Star, 2006 avec F. Lazar ; Cooperative, 2008 ; The Exchange of Perspectives ; Minhocão, 2011 ; Amor e Progresso, 2014 ; Remanescentes, 2015).
Bouba Touré est né en 1948, et décédé en janvier 2022. Il vit en France au Foyer Pinel à partir de 1965 et travaille à l’usine Chausson jusqu’en 1969. Il a étudié à l’université de Vincennes et a été projectionniste au cinéma 14 Juillet et à L’entrepôt, à Paris. Photographe depuis les années 1970, il a documenté la vie et les luttes des travailleurs migrants et des paysans en France et au Mali. Il a cofondé la Coopérative des Somankidi Coura en 1977. En 2015, il a publié le livre Notre case est à Saint Denis, aux éditions Xérographes. Depuis les années 1980, il a exposé des œuvres et donne des conférences dans les milieux associatifs, les foyers et plus récemment dans les institutions artistiques. Son travail photographique a été présenté entre autres aux Rencontres de Bamako 2019.
Simon Liu is a film artist who works between alternative documentary forms, abstract diary films, multi-channel video installations and 16mm projection performances. Liu’s work has been presented at film festivals and museums globally including the Berlinale, IFFR, TIFF, NYFF, Sundance, ND/NF, BFI, M+ Museum, The Shed, MOCA, PICA, and an upcoming solo-program at the Museum of Modern Art as part of their Modern Mondays series. His work is in the Permanent Collections of MoMA and M+. Liu is currently editing his first feature film, Staffordshire Hoard.
Ico Costa est né à Lisbonne en 1983. Il a étudié à l’École nationale portugaise de cinéma à Lisbonne, à la Universidad del Cine à Buenos Aires, et au Fresnoy – Studio national des arts contemporains, à Tourcoing, France. Il a réalisé les courts métrages Libhaketi (2012), Four Hours Barefoot (2012), Current (2013), Antero (2014), Nyo vweta nafta (2017), Timkat (2021). Il a également réalisé le documentaire Uproar, Eclipse (2017) et le long métrage de fiction Alva (2019). Il travaille actuellement sur son deuxième long métrage, qui sera tourné au Mozambique. Son travail a été présenté dans plusieurs festivals internationaux tels que la Semaine de la Critique de Cannes, Rotterdam, Rome, Cinéma du réel, Visions du Réel, New Directors/New Films, Oberhausen, Jihlava, Vila do Conde, IndieLisboa, DocLisboa, parmi de nombreux autres.
Théodora Barat mène une pratique pluridisciplinaire allant du film à la sculpture en passant par la photographie. Elle s’intéresse aux environnements en mutation, à ces moments ultimes où le paysage artificiel devient signe. Elle y ausculte les figures de la modernité, dissèque ses chimères afin d’interroger notre devenir.
Son travail a été présenté au Centre Pompidou, au Cneai, à Nuit Blanche, à la Friche Belle de Mai, au K11 – Musea (Hong Kong), à la Emily Harvey Foundation et la Elizabeth Foundation for the Arts (New York), au CAC Vilnius (Lituanie), ainsi que dans de nombreux festivals internationaux. Théodora Barat est pensionnaire 2021-2022 de la Villa Médicis – Rome.
Sónia Vaz Borges est une historienne militante interdisciplinaire et coordinatrice socio-politique. Elle a obtenu son doctorat en philosophie à l’Université Humboldt de Berlin. Elle est l’auteure du livre Militant Education, Liberation Struggle; Consciousness: The PAIGC education in Guinea Bissau 1963-1978, (Peter Lang, 2019). Elle est actuellement chercheuse à l’Université Humboldt de Berlin. Dans le cadre de son travail universitaire, Vaz Borges développe une proposition de livre axée sur son concept d'« archives ambulantes » et sur le processus de la mémoire et des imaginaires.
Le travail de Filipa César s’étend de la réalisation de films à l’écriture en passant par le commissariat d’assemblées. Elle s’intéresse aux aspects fictionnels du montage cinématographique, aux frontières poreuses entre image en mouvement et réception, ainsi qu’à l’économie, la poétique et la politique inhérentes à la praxis du cinéma. Ses recherches sur les imaginaires du mouvement de libération de la Guinée-Bissau, comme laboratoire d’épistémologies décolonisatrices, ont débuté en 2011 et se sont développées dans de nombreux projets collectifs tels que Luta ca caba inda et Mediateca Onshore. Son travail a été présenté internationalement dans des festivals de cinéma, des biennales et des lieux d’art.
Né le 17 novembre 1997 à Uvira au Kivu (RDC), de père et mère congolais, Rafiki Fariala, Fariala Alolea Albert de son vrai nom, est arrivé très tôt en République Centrafricaine où ses parents se sont réfugiés à cause de la guerre. Au séminaire, il est chef de chorale et développe sa voix. Plus tard, il tombe amoureux de la musique du Groupe Religieux Makoma et se met à composer des morceaux seul, en véritable autodidacte. En 2013, il enregistre son tout premier morceau «Pourquoi la guerre» qui devient un tube, et prend son nom d’artiste, RAFIKI – RH2O . En 2017, il est sélectionné pour participer à la formation à la réalisation documentaire organisée par les Ateliers Varan à Bangui. A l’issue de cette formation, il réalise son premier film Mbi Na Mo (Toi et Moi). Le film a été sélectionné aux festivals de Lausanne, de Montréal, à St Denis, à Lille et au FIPADOC à Biarritz.