Depuis la création de la Croatie en 1991, la construction d’une identité nationale « croate » s’est appuyée sur la transformation de la langue « serbo-croate », pour en faire une langue nationale propre. Ce processus, sans se limiter à la Croatie, a touché la plupart des états balkaniques.
Ces mutations linguistiques ont-elles des conséquences sur la circulation des livres et des idées dans l’espace balkanique ? Les acteurs de la chaîne du livre sont-ils conduits à s’organiser différemment, voire à se positionner dans ce débat pour continuer à exercer leur métier ? Cette situation est-elle une source d’inspiration pour des auteurs serbes ou croates ?
Cette manifestation donne la parole à différents observateurs de la chaîne du livre en Serbie et en Croatie et aux chercheurs intéressés par l’histoire des idées dans les Balkans.
Nenad Popovic reviendra sur son expérience en tant qu’éditeur et détaillera les conséquences que les politiques linguistiques ont pu induire sur son métier.
Bernard Lory introduira les processus d’unification puis d'éclatement linguistique, dans le contexte de l'histoire des Balkans des XIXe et du XXe siècles.
Paul-Louis Thomas reviendra sur l’intercompréhension parfaite entre locuteurs de ce qu’on appelait jusqu’à récemment le serbo-croate. L’existence actuelle de quatre appellations (bosniaque, croate, monténégrin, serbe), fondée sur des critères politiques, ne doit pas faire oublier que les Bosniaques, Croates, Monténégrins et Serbes, partagent un même système linguistique.
La modération sera assurée par Alexandre Asanovic, membre du comité de rédaction de la revue Au sud de l’Est et responsable du Pôle collections de la BULAC.