Publié : 16/08/2023, mis à jour: 19/12/2023 à 11:44
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Le don Jacques Faublée

En 2004, la bibliothèque privée du professeur Jacques Faublée est cédée par sa fille Véronique Guérin-Faublée à la Bibliothèque interuniversitaire des langues orientales (BIULO), intégrée à la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations (BULAC) en 2010. Grande figure de l’enseignement et de la recherche malgachisants en France, Jacques Faublée a constitué au fil de sa vie une bibliothèque exceptionnelle, tant par la somme d’ouvrages conservés que par leur ancienneté et leur rareté. Cet ensemble se compose de 1 650 imprimés, principalement centrés sur Madagascar, dont près de 500 ont été publiés sur la Grande Île et plus de 350 sont édités en langue malgache.

Ny amboarako

Charles Rajoelisolo, Hermann Ravelomanana, Ny amboarako : boky famakian-teny ho an' ny cours moyen taona voalohany sy faharoa, [Tananarive], Edisiona Salohy, 1964. Collections de la BULAC, BIULO MALG.III.214. Don Jacques Faublée.

Les multiples facettes d’un pionnier

Jacques Faublée

Jacques Faublée (Wikimédia Commons)

Jacques Faublée (1912-2003) était ethnologue, muséologue et linguiste, spécialiste de Madagascar. Après des études de guèze et d’amharique à l’École des langues orientales et d’archéologie pré- et protohistorique à l’École du Louvre, il entre en 1933 au musée d’ethnographie du Trocadéro (futur musée de l’Homme) où lui sera confié la section malgache du département Afrique. À cette même époque, il se forme aux langues malgache et indonésienne-malaisienne à l’École des langues orientales, dont il sortira diplômé en 1936. 

Ces premières missions le mènent dans l’Aurès, dans l’est algérien, avec Thérèse Rivière et Germaine Tillion entre 1935 et 1937. Loin des procédés pratiqués durant la mission Dakar-Djibouti (1931-1933), ils utilisent des méthodes modernes de terrain développées par Bronislaw Malinowski (l’observation participante) en vivant parmi les populations qu’ils étudient. 

Et c’est entre 1938 et 1941 qu’il effectue finalement sa première mission dans le sud de Madagascar chez les Bara. Issus de ses travaux sur le terrain, seront publiés tout d’abord son ouvrage sur Les récits bara en 1947, suivi de sa thèse principale intitulée La cohésion des sociétés bara et de sa thèse complémentaire Les esprits de la vie à Madagascar en 1953. D’autres missions se succéderont : en 1948-1949 chez les piroguiers Vezo du sud-ouest ; en 1956, en 1958 puis en 1965 chez les Vezo, les Antambahoaka et les Antemoro du sud-est.

Parallèlement à ses activités de chercheur et de muséographe qui l’amèneront à organiser, en 1947 au musée de l’Homme, la très grande exposition sur Madagascar dénommée L’ethnographie de Madagascar, il débute sa carrière d’enseignant en 1943 comme chargé de cours à l’École des langues orientales. Il devient professeur titulaire de la chaire de malgache en 1955 qu’il occupe jusqu’en 1980, date de son départ à la retraite. Il aura permis de stabiliser l’enseignement de la langue dans cette institution où de très nombreux répétiteurs l’auront secondé durant ses 37 années d’exercice. Il fait paraître en 1945 son premier manuel Introduction au malgache, complété d’un Abrégé de malgache en 1953 : bien que fort critiqué par les intellectuels malgaches de l’époque, en raison de son adoption d’une notation phonétique de la langue, son apport en matière de linguistique n’en reste pas moins scientifiquement important. De même, sa vision singulière en ethnologie contribue à faire de ses travaux des œuvres majeures, en particulier sur les sociétés bara et vezo.

Il était membre de plusieurs sociétés savantes, alimentant de ses écrits les revues qui pouvaient y être attachées : Académie malgache, Académie des sciences d’outre-mer, Société des africanistes et Société de linguistique de Paris.

La bibliothèque Jacques Faublée

Elle est le reflet de ses activités d’enseignement et de recherche, ainsi que des différentes missions d’expertise qu’il a menées sur le terrain. De plus, c’est certainement son amour des livres et sa volonté de collecter tant les ouvrages fondamentaux et de référence que les différentes parutions ayant trait à ses sujets de prédilection qui ont permis de rassembler un si grand nombre d’imprimés, notamment en langue malgache. Il convient de souligner le caractère précieux de documents édités notamment à Madagascar dans les années 1950-1960, ainsi que d’une trentaine de livres publiés aux XVIIIe et XIXe siècles, dont quatre proviennent d’un legs fait par Raymond Decary à Jacques Faublée

Si le cœur de cette bibliothèque a trait à Madagascar et à l’océan Indien occidental, un petit corpus porte sur l'Aurès, le monde berbère et plus largement l’Afrique du Nord, héritage des premiers centres d'intérêt de Jacques Faublée. Outre le Catalogue des collections de l’Aurès du musée de l’Homme qu’il rédigea avec Thérèse Rivière, citons les ouvrages de Gustave Mercier et d'Edmond Destaing (sur les dialectes berbères), d'Adolphe Hanoteau (sur les coutumes locales) ou encore le fameux Dictionnaire touareg-français du Père Charles de Foucauld.

Il est non moins surprenant de trouver des ouvrages sur les domaines de l’Asie du Sud-Est et de l'Océanie, en lien avec les études de malais qu’il effectua dans les années 1930 et de la tradition comparatiste entre le malgache et les autres langues issues de la même famille malayo-polynésienne. Le grand linguiste qu’il est l’amène à s’intéresser à ces travaux de linguistique comparée : dictionnaire čam-français d’Étienne Aymonier et Antoine Cabaton, recherches de Gabriel Ferrand et de Joseph Razafintsalama. On perçoit également son attrait particulier pour les études portant sur les langues, l'histoire et la vie des peuples de Malaisie, Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle Guinée, Nouvelle-Calédonie, expliquant la présence de livres tels que des Bibles écrites en maori ou en tahitien, un Dictionnaire français-wagap-anglais et wagap-anglais (langue de Nouvelle-Calédonie) rédigé par les missionnaires Maristes en 1891, une grammaire maori datant de 1852, ou encore un ouvrage sur la mythologie polynésienne et l'histoire des Maoris publié en 1885 à Auckland.

Bibilia mo'a ra

Bibilia mo'a ra, oia te faufaa tahito e te faufaa apî ra, iritihia ei parau Tahiti, London, British and Foreign Bible Society, 1928. Collections de la BULAC, BIULO GEN.IV.17114. Don Jacques Faublée.

Polynesian mythology and ancient traditional history of the New Zealand race

George Grey, Polynesian mythology and ancient traditional history of the New Zealand race : as furnished by their priests and chiefs, Auckland, Printed by H. Brett, 1885. Collections de la BULAC, BULAC RES MON 8 7033. Don Jacques Faublée.

Vocabulaire malgache

M. Challan, Vocabulaire malgache, distribué en deux parties, la première françois et malgache, la seconde malgache et françois, A l'Îsle de France, De l'Imprimerie royale, 1773. Collections de la BULAC, BULAC RES MON 16 856. Don Jacques Faublée.

C'est cependant le fonds centré sur Madagascar qui reste le plus remarquable et constitue un témoignage de l'évolution et de l’orientation des études malgaches au cours des siècles, tant dans l’édition européenne que malgache. Il atteste, de plus, des spécificités de l'édition locale, où les publications sont le fait d’imprimeurs-éditeurs ou de libraires-éditeurs, ainsi que d’imprimeries confessionnelles ou missionnaires, protestantes ou catholiques, telles l'Imprimerie LMS (London Missionary Society), l'Imprimerie FFMA (Friends Foreign Mission Association), l'Imprimerie protestante, l'Imprimerie luthérienne, la Librairie protestante Imarivolanitra et l'Imprimerie de la Mission Catholique. 

La linguistique tient une place de choix dans le fonds Jacques Faublée. Une pièce rare s’y trouve : il s’agit du Vocabulaire malgache de l'Abbé Challan daté de 1773 (legs Raymond Decary), considéré comme le premier ouvrage imprimé à l'Île Maurice (anciennement Isle de France) et qui devance de près d'un siècle la période des études missionnaires sur la langue malgache et ses dialectes.

L'Abbé Pierre Dalmond publie en 1842 à l'Île Bourbon (actuelle Île de la Réunion) son Vocabulaire et grammaire pour les langues malgaches, sakalave et betsimitsara (Legs Raymond Decary)Le Père Laurent Ailloud rédige sa Grammaire malgache-hova en 1872 sur les presses de l'Imprimerie de la Mission catholique de Tananarive. Le Père James Richardson publie un manuel, Malagasy for beginners, et le New Malagasy-English dictionary, auprès de la London Missionary Society en 1884 et 1885. À partir du XXe siècle, les publications sur le sujet vont évoluer : l'adoption de l'alphabet latin en 1823 sous Radama 1er et l'émergence d'une « nouvelle » langue malgache issue du dialecte merina, dépouillée des éléments idiomatiques, s'institutionnalise et conduit à la production de manuels, de grammaires et de dictionnaires d'un autre genre. Gustave Mondain, Gabriel Ferrand, Gustave Julien, Louis Martial Gerbinis, plus tardivement Jacques Dez et Narivelo Rajaonarimanana écrivent des ouvrages pratiques, moins descriptifs, destinés à un plus grand nombre d'utilisateurs.

Les chercheurs malgaches travaillent également de leur côté : les travaux de Dama Ntsoha, de Prosper Rajaobelina et d'Andrianony sont un précieux héritage pour l'étude de la langue. À cet égard, Prosper Rajaobelina va marquer une longue génération de jeunes Malgaches à travers les livres scolaires, les manuels d'enseignement primaire ou encore les livres de lecture pour enfants qu'il a écrits.

I Angano sy arira

Prosper Rajaobelina, I Angano sy arira : Fahendrem-pisondrotana, [Antananarivo], [s.n.], [1964], Imprimerie Luthérienne. Collections de la BULAC, BIULO MALG.III.215. Don Jacques Faublée.

Lala sy Noro

Prosper Rajaobelina, Lala sy Noro, Tananarive, Imprimerie luthérienne, 1958. Collections de la BULAC, BIULO MALG.III.428. Don Jacques Faublée.

Ny ohabolan'ny ntaolo

William Edward Cousins, J. Parrett, Ny ohabolan'ny ntaolo : nangonina sy nalahatry, Imarivolanitra, London Missionary Society, 1885. Collections de la BULAC, BULAC RES MON 16 883. Don Jacques Faublée.

La littérature malgache est aussi particulièrement bien représentée dans le fonds. Elle témoigne de la très grande diversité des genres, en relation avec le primat de l'oralité, composante fondamentale de la culture malgache, au travers des deux formes traditionnelles que sont le kabary (discours, art oratoire) et le hain-teny (forme la plus fine de l'expression poétique). Elles apparaissent dans les premiers recueils des missionnaires du XIXe siècle, à côté des proverbes (ohabolana) et des contes. William E. Cousins, missionnaire anglais, rassemble à la London Missionnary Society les discours royaux du temps d'Andrianampoinimerina, roi de Madagascar (1745-1810) (Kabary Malagasy, publiés en 1873) et des proverbes (Ny ohabolan'ny ntaolo, publiés en 1885). Lars Dahle, pasteur et l’un des fondateurs de la Mission Norvégienne à Madagascar, réunit des contes dans ses Specimens of Malagasy folk-lore (1877) et l’ouvrage Anganon'ny ntaolo (Contes des aïeux malgaches, 1908). Puis, sous la période coloniale, des livres compulsant contes et légendes malgaches, systématiquement traduits en français, se font jour dans l'édition : citons entre autres les ouvrages de Charles Renel ou de Raymond Decary.

Un beau corpus littéraire moderne est composé des écrits, romanesques et poétiques, des auteurs malgaches majeurs du XXe siècle : œuvres d'inspiration religieuse et fortement influencées par la culture chrétienne, ou témoignages des nouveaux courants de pensée de l’époque qui s'infléchissent vers un discours plus politique. Parmi eux, Jean-Joseph Rabearivelo (1901-1937), écrivain de langue malgache et de langue française, devenu une figure emblématique de la littérature de Madagascar. Mais aussi Jacques Rabemananjara (1913-2005), poète et homme politique, reconnu pour son engagement politique, très vite réprimé. Maurice Rasamuel (1886-1954), dont l'ouvrage le plus renommé est Ny fitenin-drazana (Les dires des ancêtres) paru en cinq petits volumes. Ou bien encore Zatovo (Jean-Aimé) Rakotoarisoa, auteur de « romans de gare ».

Amboaram-poezia sy tononkalo malagasy

Jean-Joseph Rabearivelo, Amboaram-poezia sy tononkalo malagasy, Tananarive, Editions "Madagasikara, [1965]. Collections de la BULAC, BIULO MALG.III.434. Don Jacques Faublée.

Ilay Zatovo nitady hasambarana tsy misy sento

Zatovo Rakotoarisoa, Ilay Zatovo nitady hasambarana tsy misy sento. Boky I, Antananarivo, Imp. d'Ambohimanarina, 1961. Collections de la BULAC, BIULO MALG.III.281. Don Jacques Faublée.

Ny amboarako

Charles Rajoelisolo, Hermann Ravelomanana, Ny amboarako : boky famakian-teny ho an' ny cours moyen taona voalohany sy faharoa, [Tananarive], Edisiona Salohy, 1964. Collections de la BULAC, BIULO MALG.III.214. Don Jacques Faublée.

Enfin, au titre des ouvrages pour la jeunesse et des livres de lecture, citons notamment le livret Ny amboarako (Mon recueil) publié par deux écrivains de notoriété dans l'enseignement protestant, Charles Rajoelisolo et Hermann Ravelomanana ou encore, un extrait du Livre de la Jungle de Rudyard Kipling, reflet des nombreuses traductions de classiques de la littérature européenne.

L'histoire, la géographie et la civilisation constituent le troisième pan important de la bibliothèque Jacques Faublée. Au XIXe siècle, l'Île Rouge constitue un terrain de recherche pour les naturalistes et explorateurs, comme le démontrent les nombreux écrits hérités de la famille des Grandidier (Alfred et Guillaume) (Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar) avant de devenir un espace de conquête pour les administrateurs coloniaux français, tels Hubert Lyautey (1854-1934) et Joseph Gallieni (1849-1916) et plus tard Hubert Deschamps (1900-1979).

Huit mois à Madagascar

Jean-Baptiste Rolland de Kessang, Huit mois à Madagascar, Marseille, T. Samat, 1890. Collections de la BULAC, BULAC RES MON 8 7036. Don Jacques Faublée.

Madagascar et le roi Radama II

Henry de Régnon, Madagascar et le roi Radama II, Paris, [s.n.], 1863, [s.l.], impr. L.Toinon. Collections de la BULAC, BULAC RES MON 16 880. Don Jacques Faublée.

Le nombre élevé d'ouvrages occidentaux s'explique par le lien étroit qui a survécu entre Madagascar et les anciens colons, mais encore dans la francophonie des élites, qui ont trouvé un contexte favorable à l'appropriation des langues européennes pour évoquer leur histoire. L'île se présente comme une mosaïque de royaumes concurrents et l'édition s'est fait l'écho des traditions de ces grandes familles. Ainsi les monographies locales, l'histoire des différents peuples et les faits des rois et souverains forment l'essentiel de la documentation. Les ouvrages écrits en malgache évoquent eux aussi l'histoire des grandes lignées, puis les soubresauts qu'a connus le pays (insurrection des Menalamba en 1895-1898, coup d'État de 1947), faisant émerger de nombreux pamphlets politiques. Au XIXe siècle déjà, le père jésuite François Callet éditait son recueil des Tantara ny Andriana eto Madagascar (Presses catholiques de Madagascar, 1873), composé de chroniques, discours royaux, ensemble des traditions et mythes, racontant l'histoire des rois d'Imerina et ayant longtemps servi d'ouvrage de référence dans la construction historique du pays.

Ny Diary volamenan'ny Repoblika malagasy

Dollfus Rakotondrabary, Ny Diary volamenan'ny Repoblika malagasy, [Tananarive], Editions Fenomanana, 1958. Collections de la BULAC, BIULO MALG.IV.163. Don Jacques Faublée.

Tantara ny Andriana eto Madagascar

Tantara ny Andriana eto Madagascar : Histoire des rois d'Imerine d'après les manuscrits malgaches, Antananarivo, No tontaina tamy ny presy katolika, 1873. Collections de la BULAC, BULAC RES MON 16 859. Don Jacques Faublée.

Par ailleurs, le grand ethnologue qu’était Jacques Faublée l’amène à enrichir sa bibliothèque d’un grand nombre d’ouvrages sur les rituels et coutumes des différentes sociétés malgaches. Livres anciens tels les Malagasy customs de William Edward Cousins et les Tantara sy Fomban-drazana de R. Rainandriamampandry ; mais aussi livres plus récents portant sur les sociétés qui ont constitué ses terrains de recherche personnels (Bara, Vezo, Antambahoaka et Antemoro). Les documents s’intéressant aux autres peuples de l’île sont aussi légion et les sujets traités sont représentatifs des pratiques régionales (notamment rites ayant trait à la circoncision, à la mort).

Enfin, le fonds se distingue par la présence conséquente d'ouvrages sur la philosophie et la religion. Madagascar se singularise par l'existence d'une culture écrite consacrée à des fins magico-religieuses et notamment à l'astrologie, fortement ancrée dans les traditions ancestrales. En témoignent les ouvrages de Fernand Kasanga et de Joseph Rakotonirainy sur le fanandroana ou l'art de la divination malgache. L'édition moderne sera aussi le support d'une intense propagande religieuse, commencée par l'activisme missionnaire protestant anglais au XIXe siècle. À côté de Bibles traduites en malgache, telle la Ny Baiboly, izany hoe, ny soratra masina rehetra de 1865 (Legs Raymond Decary) ou encore la Ny Baiboly masina na ny soratra masina publiée par la Tipografia poliglotta Vaticana en 1938, l’on trouve des imprimés sur l'évangélisation de l'île, l'histoire des ordres religieux et missionnaires, ou encore de petits manuels d'éducation chrétienne.

Ny Fanandroana sy ny tetiandro malagasy

Joseph Rakotonirainy, Ny Fanandroana sy ny tetiandro malagasy : fanazavana sy famcaboasana ara-tsiansa, [Tananarive], Imp. Tatsinana, 1969. Collections de la BULAC, BULAC BR 8 319. Don Jacques Faublée.

Aza manentan-tsy ritra

Aza manentan-tsy ritra : na Fanontaniana saro-baliana sy ny valiny, Antananarivo, Faravohitra, Impr. F.F.M.A., [s.d.]. Collections de la BULAC, BIULO MALG.IV.118. Don Jacques Faublée.

Les fonds d’archives Jacques Faublée

Sa bibliothèque d’imprimés est complétée de deux fonds d’archives personnelles, cédés par sa fille Véronique Guérin-Faublée, l’un en 2005 au musée du quai Branly, l’autre en 2010 au musée d'ethnographie de Genève. 

Le premier ensemble est constitué d’archives et de photographies de Jacques Faublée issues de la mission qu’il effectua avec Thérèse Rivière dans l’Aurès pour le musée de l’Homme (1934-1937) et d’archives de Thérèse Rivière qu’il avait scrupuleusement conservées pour les protéger de la destruction. 

Le second ensemble est composé de documents de travail de Jacques Faublée, reflet de ses années d’activité en tant qu’ethnologue pour le musée de l’Homme puis comme linguiste. Le fonds photographique porte essentiellement sur sa mission en société bara entre 1938 et 1941. Les enregistrements sonores ont trait à ses travaux de linguistique malgache. Ce corpus a été enrichi a posteriori d’un ultime lot composé de pellicules photographiques uniques : il s’agit de photographies d’une centaine de manuscrits arabico-malgaches effectuées par Jacques Faublée, en particulier à l’Académie malgache, ou dans les villages qu’il a parcourus lors de ses missions de 1956 et 1958. Certains de ces manuscrits ont été retranscrits par sa femme Marcelle Urbain-Faublée.

Ce fonds a été versé aux Archives de la Ville de Genève par le musée d'ethnographie de Genève en 2013.

Bibliographie

  • Boulfroy, Nicole, et Rajaonarimanana, Narivelo, « Jacques Faublée (1912-2003), Premier conservateur des collections « Madagascar » au musée de l’Homme », dans Journal des Africanistes, 2003, Volume 73, Numéro 73-2, p.174-176.
  • Faublée, Jacques, « Le malgache à l’École Nationale des Langues Orientales Vivantes », dans Cent-cinquantenaire de l’École des langues orientales, Paris, Imprimerie Nationale de France, 1948, p. 309-322.
  • Frioux-Salgas, Sarah et Carine Peltier-Caroff, Carine, Le don Guérin-Faublée et la collection Thérèse Rivière. Archives et photographies, Paris, Musée du quai Branly, 2006-2008.
  • Garlinski, Majan et Hopkins, Eve. A Madagascar : photographies de Jacques Faublée, 1938-1941, Gollion, Infolio Éditions, 2010.
  • Labrousse, Pierre (dir.), Langues’O, 1795-1995 : deux siècles d’histoire de l’École des langues orientales, Paris, Éditions Hervas, 1995.
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Marine Defosse
Responsable adjointe du pôle Développement des collections, chef de l'équipe AMOMAC et chargée de collections pour le domaine Afrique
marine.defosse@bulac.fr