Le fonds slave de la Bibliothèque de la Sorbonne
Le fonds slave de la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne a été transféré à la BULAC lors de son ouverture par l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne. Avec plus de 30 000 ouvrages et 2 000 titres de revues, il constitue une contribution importante aux collections d'Europe centrale et orientale. Il est composé des publications en alphabet cyrillique et de l'ensemble des langues de l'ancienne URSS (langues baltes, langues du Caucase) acquises par la Bibliothèque de la Sorbonne, à l'exception des documents patrimoniaux.
Le fonds « slave », une désignation ambiguë
Le fonds « slave » de la Bibliothèque de la Sorbonne correspond à l'ensemble des livres, périodiques et brochures regroupés sous la cote SLAVE. Cette désignation recouvre toutefois une plus grande diversité de langues que son intitulé ne pourrait le laisser penser et ne correspond pas aux périmètres de la slavistique.
La cote a été créée au début des années 1950. Jusqu'au milieu des années 1980, elle a été attribuée à toutes les acquisitions imprimées en alphabet cyrillique et dans l'ensemble des langues de l'URSS, quel que soit leur système d'écriture (langues des pays baltes, langues du Caucase). À partir des années 1980, elle a été réservée aux seuls ouvrages en écritures non latines publiés en URSS. Parallèlement, la cote « Slave » a été attribuée rétroactivement à une partie des ouvrages en langue russe entrés dans les collections de la Sorbonne avant 1950. En 1998, la cote « PS Slave » a englobé l'ensemble des abonnements de périodiques en caractères cyrilliques. Leur volume est très important, compte tenu de l'ampleur des échanges internationaux de revues académiques jusqu'en 1991.
Les dons et échanges ont en effet joué un rôle important dans le développement de ce fonds, dans le cadre de la coopération scientifique internationale avec les institutions universitaires soviétiques. Après 1991 et la disparition de l'URSS, la part des échanges a diminué considérablement au profit des acquisitions onéreuses.
Les thématiques couvertes par le fonds slave de la Sorbonne
Jusqu’à l'éclatement de l'université de Paris en plusieurs établissements en 1970, les fonds de la Bibliothèque de la Sorbonne couvraient aussi bien les sciences exactes que les sciences humaines. En revanche, la bibliothèque n’a théoriquement jamais couvert le droit et la médecine, qui disposaient de leurs bibliothèques universitaires propres. Lors du partage des fonds avec la bibliothèque de Jussieu, le tri a été fait pour les périodiques et les collections slaves. En ce qui concerne les ouvrages, il n’a été fait qu'en 1997. On trouve toutefois quelques séries scientifiques et juridiques dans les périodiques et les collections, dans la mesure où elles étaient incluses dans une numérotation générale ayant servi de base à la reliure (travaux académiques des universités de Tartu, de Léningrad et de Moscou essentiellement).
Histoire
C’est le principal domaine du fonds. Il s'est développé à partir de 1908, avec le legs d'Alfred Rambaud (1842-1905), ministre de l'Instruction publique et historien français de la Russie. Pendant la période soviétique, la couverture dépassait de loin le domaine slave : on trouve dans le fonds des ouvrages en russe sur l’histoire du Japon, de Cuba ou de l’Amérique. Depuis la fin des années 1980, une partie des crédits du CADIST d’histoire médiévale et moderne ont bénéficié au développement du fonds, avec l'achat systématique de sources éditées, de manuels, de rapports de fouilles archéologiques, de dictionnaires de vieux-russe et de vieux-slave, etc. Il faut souligner la présence d'une collection très complète des chroniques russes, de rééditions de bibles slaves anciennes, de documents relatifs aux fouilles de Novgorod et d’ouvrages de paléographie. Un fonds important sur le paléolithique sibérien est également présent.
En ce qui concerne les autres langues slaves, l’histoire est moins bien couverte, mais les collections universitaires de travaux académiques polonais, serbes et bulgares y sont représentées.
Littérature et sciences du langage
La littérature en langue russe est la mieux représentée. Les grands classiques constituent des corpus abondamment édités durant la période soviétique ; on trouve assez peu d’éditions du XIXe siècle. Ce fonds comprend également les auteurs de la période soviétique ainsi que de nombreuses éditions de l’émigration russe.
La linguistique est bien couverte pour le russe, le polonais, le vieux-slave. En russe, on trouve outre les traditionnels dictionnaires de langue, de nombreux dictionnaires de dialectes paraissant en fascicules. En vieux-slave, les grammaires, les dictionnaires, les études de textes sont bien représentés. Pour les autres langues slaves et les langues non slaves de l’ex-URSS, les publications postérieures à la chute de l'URSS sont peu représentées ; ce qu’on trouve date de la grande période des échanges (1950-1990) et des dons d’avant 1945.
Sciences sociales
La couverture de ce domaine correspond essentiellement à la période soviétique, aussi bien pour le russe que pour le serbe, le bulgare et le polonais. On trouve par exemple tous les discours de Gorbatchev traitant de la perestroïka. En revanche, il n’y a rien en tchèque sur le Printemps de Prague et rien en polonais sur Solidarnosc. Les ouvrages sur les relations internationales de la Russie (ou de l’URSS) ont été systématiquement entrés dès qu’ils avaient une approche historique. La série Issledovaniâ po prikladnoj i neotloznoj ètnografii, dans laquelle on trouve des études très contemporaines sur les relations inter-ethniques en Russie, est achetée dès sa parution en 1995.
Pour les autres langues, c’est par le biais des travaux d’universités et des périodiques que les sciences sociales sont couvertes.