http://www.bulac.fr/node/2111

Le livre arménien : une culture en diaspora

Organisateur(s) :BULAC

À l’occasion du 500e anniversaire du livre imprimé arménien, la BULAC organise une journée d’études sur le livre arménien et s’associe à l’exposition organisée par la Bibliothèque Mazarine.

Le livre arménien : une culture en diaspora

Le Livre du vendredi, Venise 1512.

Quand : 26 octobre 2012 – 10:00 > 17:30 Où : Auditorium du Pôle des langues et civilisations

Ce colloque international présentera l’état de la recherche sur le livre et l’imprimerie arménienne en diaspora, de Venise à Madras, en passant par Paris, Tiflis et Constantinople.  En parcourant les 500 ans de production imprimée en arménien, les intervenants étudieront les diverses façons dont le livre s’est mis au service d’une culture en diaspora.

Les débuts de l’histoire du livre imprimé arménien : les échanges culturels entre Orient et Occident

Séance présidée par Michel Marian, chef de la mission de l’information scientifique et technique et du réseau documentaire au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

 

  • Clercs-imprimeurs et marchands arméniens en Europe aux XVIe et XVIIe siècle par Raymond Kévorkian, directeur de la Bibliothèque Nubar à Paris.
  • The Use and Reuse of Engravings in Early Armenian Printing : The Case of Grigor Marzvanets‘i par Dickran Kouymjian, professeur émérite d’histoire et civilisation arménienne (chaire Haig and Isabel Berberian) à l’université d’État de Californie, Fresno.
  • Le livre arménien dans les bibliothèques françaises d’Ancien Régime (XVIIe – XVIIIe siècles) : un aperçu des fonds de la Bibliothèque Mazarine par Yann Sordet, directeur de la Bibliothèque Mazarine.
  • La place de l’histoire nationale dans l’imprimerie arménienne par Mikaël Nichanian, responsable des collections arméniennes de la BnF.
  • L’imprimerie arménienne dans le contexte régional des imprimeries d’Orient (1512 – 1800) par Méliné Pehlivanian, conservateur à la Staatsbibliothek de Berlin.
Type de fichier
mp3
Publié
01 septembre 2022

Conférence de


  • Michel Marian, chef de la mission de l’information scientifique et technique et du réseau documentaire au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
  • Raymond Kévorkian, directeur de la Bibliothèque Nubar à Paris ;
  • Dickran Kouymjian, professeur émérite
Le livre arménien en diaspora : une patrie imaginaire ?

Séance présidée par Francis Richard, conservateur général, directeur scientifique de la BULAC.

 

  • L'activité éditoriale des Pères Mekhitaristes de Venise par Marc Nichanian, professeur émérite de littérature arménienne à l’université de Columbia à New York.
  • Le « Kitapci » Arakel [Arakel Tozlian, m. en 1912], pionnier de l´édition dans l'Empire ottoman par Johann Strauss, maître de conférences en histoire à l’université de Strasbourg.
  • Le fonds arménien ancien de la BULAC par Françoise Hours, responsable scientifique de la Réserve de la BULAC.
  • Les poètes et le livre par Krikor Beledian, écrivain et maître de conférences à l’Inalco.
  • Histoire de la presse arménienne de France par Claire Mouradian, directeur de recherches au CNRS et présidente de la Société des études arméniennes (SEA).

En partenariat avec l'Association arménienne d'aide sociale

Résumés des communications

Le livre arménien dans les bibliothèques françaises d’Ancien Régime (XVIe-XVIIe siècles) : un aperçu des fonds de la Bibliothèque Mazarine

Yann Sordet, directeur de la Bibliothèque Mazarine

Méconnu, par bien des aspects insoupçonné, le fonds arménien ancien de la Bibliothèque Mazarine a été très récemment redécouvert, inventorié, et est mis en valeur par une exposition (octobre-novembre 2012).

Il comprend principalement des éditions imprimées en Europe (Venise, Amsterdam, Marseille, Paris, Londres) du XVIe et du début du XVIIe siècles, aussi bien par des ateliers arméniens (Yakob Meղapart, imprimerie Surb Ēǰmiacin, presses des Vanandec῾i) que par des ateliers « européens » diffusant une production missionnaire ou savante. Les impressions orientales, notamment de Constantinople, plus rares, ne sont toutefois pas absentes. En revanche la production mékhitariste n’est pas représentée. La raison en est que le fonds a été constitué avant le XIXe siècle, à la faveur d’acquisitions effectuées pour la bibliothèque de Mazarin au XVIIe, ou des confiscations révolutionnaires.

Modeste en volume, il comprend en revanche des exemplaires remarquables, pour certains jamais encore décrits, qui témoignent par leurs provenances de la présence du livre arménien dans les grandes bibliothèques princières, conventuelles ou savantes de l’Ancien Régime : tout premiers témoins de la typographie arménienne acquis pour la bibliothèque du cardinal Mazarin, sans doute par Gabriel Naudé ; exemplaires de dédicace des impressions arméno-parisiennes commanditées par Richelieu dans les années 1630 ; livres passés de la bibliothèque de l’archevêque de Reims Léonor d’Étampes de Valencay (1589-1651) à celle de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) ; volumes ayant appartenu au garde des sceaux Mathieu Molé (1584-1656), ou bien à de fameux savants comme le P. Jacques Lelong (1665-1721). On évoquera tout particulièrement, dans cette fonction de passeur du livre arménien, le rôle de Louis Picques (1637-1699), orientaliste et bibliographe de talent, qui est notamment entré en possession de deux livres exceptionnels imprimés à Amsterdam dans l’atelier Surb Ēǰmiacin et Surb Sargis Zōravar, recouverts dans les années 1660 de reliures hollandaises de grand luxe.

L’imprimerie arménienne dans le contexte régional des imprimeries d’Orient (1512-1800)

Méliné Pehlivanian, conservateur à la Staatsbibliothek de Berlin

L'intervention retrace le développement de l'imprimerie en Orient auprès des Juifs, des arabes chrétiens, des ottomans et des arabes musulmans ainsi que des Iraniens, tout d’abord de manière chronologique afin d’identifier les spécificités de l'imprimerie arménienne. Puis il s'agira d'examiner les facteurs qui ont fait la différence : le clergé en contact permanent avec l’occident, la bourgeoisie marchande arménienne et les communautés sur place.

L'activité éditoriale des Pères Mekhitaristes de Venise

Marc Nichanian, professeur émérite de littérature arménienne à l’université de Columbia à New York

Il s'agit de mettre en évidence les grandes lignes de l'activité éditoriale des Mekhitaristes de 1701 jusqu'au début du XIXe siècle, avec un accent particulier sur les livres publiés par Mekhitar lui-même (dont la Grammaire de l'arménien moderne de 1727, le Catéchisme de la même année, premier ouvrage publié en vernaculaire, la Grammaire de l'arménien classique de 1730, la Bible de 1745, le Dictionnaire de 1749). Pour la période post-Mekhitar, il s'agira d'identifier le projet général qui guide l'activité savante des Pères de la Congrégation, l'Histoire de Tchamtchian, les publications philologiques du Père Zohrabian, et l'émergence de la philologie du « natif » avec le Père Indjidjian. En même temps, il sera fait mention de la large production en arménien moderne dans les deux premières décennies du XIXe siècle, trait généralement ignoré du grand public aussi bien que des spécialistes.

Le Kitapçı Arakel (Arakel Tozlian) et sa contribution au développement de l’édition dans l’Empire ottoman

Johann Strauss, maître de conférences en histoire à l’université de Strasbourg

La contribution se propose de présenter une éminente figure de la vie littéraire dans la capitale ottomane à la fin du XIXe et au début du XXe siècles : Arakel Tozlian de Kayseri (mort en 1912 à Istanbul) connu chez les Turcs comme « Arakel le Libraire » (Kitapçı Arakel). Son activité s’inscrit à première vue dans celle des nombreux autres imprimeurs et libraires arméniens de la Rue de la Sublime Porte (Babiâli Caddesi).

Mais en tant qu'éditeur, Arakel Tozlian a joué un rôle de pionnier dans le cadre de la modernisation de l'édition et de la lecture à Istanbul et dans l’Empire ottoman. Les manuels scolaires qu’il publia en collaboration avec des hommes de lettres turcs connurent un succès extraordinaire. Premier à publier des catalogues, son activité était aussi appréciée par les orientalistes occidentaux.

Le fonds arménien ancien de la BULAC

Prenant comme point d’appui les ouvrages prêtés par la BULAC pour l’exposition de la Bibliothèque Mazarine, l’objectif est de retracer les grandes étapes de la constitution du fonds arménien de la BULAC. Dans un premier temps le lien constitutif entre l’enseignement et le fonds d’étude sera souligné ; dans un deuxième temps seront évoquées les grandes figures de l’arménologie dont on retrouve la trace dans les collections et les registres d’inventaire (Victor Langlois, Auguste Carrière, Édouard Dulaurier, Antoine Meillet). Arrivée à son terme l’exploration permettra de préciser l’intérêt du fonds par rapport aux autres ressources documentaires du domaine.

Sélection bibliographique

De la catastrophe, que peut dire la littérature ?
24 janvier 2017 – 18:00 > 20:30

La BULAC propose une soirée consacrée à la littérature et à ses pouvoirs ou ses impossibilités pour dire la « catastrophe ».

Nos intervenants

Francis Richard
Francis Richard par Grégoire Maisonneuve / BULAC.

Membre du Conseil de laboratoire de l'UMR Mondes iranien et indien, Francis Richard a été le directeur scientifique de la BULAC de 2006 à 2014. Ses recherches portent notamment sur les arts du monde musulman, la codicologie, l'histoire de l'Iran et la littérature persane classique.

 

Découvrir la pastille multimédia « La BULAC vue par Francis Richard »

Adrineh Zinali
Adrineh Zinali, chargée de collections pour le domaine arménien de la BULAC. DR, photographie publiée dans la revue Nouvelles d'Arménie (n° 307).

Chargée de collections pour le domaine arménien

Mikaël Nichanian
Mikaël Nichanian

Mikaël Nichanian est historien, conservateur des bibliothèques, responsable des collections arméniennes de la BnF. Il poursuit des recherches en histoire médiévale, mais aussi sur histoire du livre arménien et sur le génocide arménien. Il a été co-rapporteur de la mission d'étude en France sur la recherche et l'enseignement des génocides et des crimes de masse.

Michel Marian
Michel Marian

Chef de la mission de l’information scientifique et technique et du réseau documentaire au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Raymond Kévorkian
Raymond Kevorkian

Directeur de la Bibliothèque Nubar à Paris

Dickran Kouymjian
Dickran Kouymjian

Professeur émérite d’histoire et civilisation arménienne (chaire Haig and Isabel Berberian) à l’université d’État de Californie, Fresno

Yann Sordet
Yann Sordet

Directeur de la Bibliothèque Mazarine

Méliné Pehlivanian
Méliné Pehlivanian

Méliné Pehlivanian est responsable-adjointe du département Orient de la Bibliothèque d’État de Berlin depuis 2005. Elle y a également la charge des collections africaines, arméniennes et turques modernes. Elle est membre du conseil scientifique de la BULAC depuis 2016.

Marc Nichanian
Marc Nichanian

Marc Nichanian est né en 1946 à Paris, de parents originaires d'Asie Mineure émigrés en France au début des années 1920. Il a obtenu son doctorat de philosophie en 1979, à l’université de Strasbourg, avec Jean-Luc Nancy. Il a été maître-assistant en philosophie des sciences à l’université Louis Pasteur de Strasbourg jusqu’en 1995. Il fut professeur de langue et littérature arméniennes à UCLA (Los Angeles) en 1995-96, puis à Columbia University (New York) de 1996 à 2007, à Haygazian University (Beyrouth) en 2007-2008, et ensuite professeur invité à Sabanci University (Istanbul), dans le Département de cultural studies, jusqu’en 2015. Il est aujourd’hui professeur invité à l’Université américaine d’Arménie (Yerevan).

Johann Strauss
PICTO intervenant extérieur

Maître de conférences en histoire à l’université de Strasbourg

Françoise Hours
Françoise Hours

Responsable scientifique de la Réserve de la BULAC de 2002 à 2012.

Claire Mouradian
Claire Mouradian

Directeur de recherches au CNRS et présidente de la Société des études arméniennes (SEA)