Publié : 25 juillet 2023
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Le soixante-dixième anniversaire de la fin de la guerre de Corée

Il y a soixante-dix ans, la guerre de Corée prenait fin. Du 25 juin 1950 au 27 juillet 1953, la guerre fit rage pendant 1 129 jours, occasionnant plusieurs millions de morts et de blessés, détruisant à 80 % l’essentiel des villes de la péninsule coréenne.

Le soixante-dixième anniversaire de la fin de la guerre de Corée

Carte du Département d'État américain représentant la Zone coréenne démilitarisée, établie après la signature de l'armistice le 27 juillet 1953 (Wikimédia Commons).

La guerre de Corée

Le conflit coréen fut marqué par la création d’une « armée de l’ONU » à dominante américaine, qui vint contrer les forces de la Corée du Nord, soutenue par l’Union soviétique et la Chine de Mao Zedong. Vingt-et-un pays répondirent à l’appel de l’ONU à aider la République de Corée (résolution n° 83 du Conseil de Sécurité, 27 juin 1950). Des pays membres de l’OTAN, des États désireux d’y entrer (Grèce, Turquie), des États neutres réticents à l’idée d’agression (Norvège, Suède), ainsi que la Colombie, la Thaïlande, l’Éthiopie, ou encore l’Italie, participèrent à ce conflit en envoyant des troupes ou des unités médicales et des navires-hôpitaux.

Dans le cas du bloc occidental, on dénombre seize États alliés dans l’effort militaire, et cinq États fournissant des hôpitaux de campagne. Pourtant, bien plus nombreux furent les États membres de l’ONU, qui soutinrent, par des dons de nourriture, de matériel ou de médicaments, les populations déplacées et meurtries. Dans le camp communiste, outre les États déjà cités, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la Pologne et l’Allemagne de l’Est contribuèrent aux côtés de leurs alliés à l’effort collectif en Corée, en envoyant des conseillers techniques et en apportant une aide matérielle à la Corée du Nord.

En ce sens, la guerre de Corée, en provoquant cet afflux d’aide et cette implication internationale, fut un conflit majeur de la Guerre froide, qui trouva là un élément de cristallisation des blocs. L’historiographie s’en ressent. Loin d’être un conflit oublié, cette guerre fait encore l’objet de l’attention d’historiens et de chercheurs qui ont cherché à en explorer tous les aspects, géopolitiques et stratégiques, militaires et civils, économiques et sociaux. Les témoins et les acteurs ont aussi désiré témoigner, laissant des récits personnels précieux.

Les collections de la BULAC reflètent cette diversité, en conservant non seulement des études générales ou particulières sur le conflit, mais encore des textes émanant des deux Corée, avec des récits et des témoignages, des synthèses et des essais. Il faut aussi signaler des études portant sur la littérature et la guerre.

En ce qui concerne les langues, la diversité est à la mesure du conflit : coréen, anglais, français, italien, turc, grec, russe, chinois, diversité reflétée dans les collections de la BULAC. En Corée, une partie de la littérature, et aussi du cinéma, a été longuement irriguée par cette source de traumatismes et de bouleversements profonds de la société coréenne. L’armistice de 1953 a marqué la fin de la guerre de Corée, mais pas celle de ce conflit qui a fortement façonné la péninsule coréenne et reste une période déterminante de l’histoire contemporaine.

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Nos intervenants

Laurent Quisefit
Agent BULAC

Laurent Quisefit est chargé de collections pour le domaine coréen de la BULAC, chargé de cours à l'Inalco et docteur en Asie orientale et sciences humaines, chercheur associé à l'UMR 8173 - Chine, Corée, Japon (EHESS - CNRS).