Comment fonctionnent ces espaces appartenant à des États que les autorités centrales n’administrent plus ou pas ?
Du Haut-Karabagh à la mer de Chine, elles se répandent partout à la surface du globe, déstabilisent la grille des États, bousculent les puissances contraintes de négocier, cristallisent des défauts d'intégration sociale et réveillent les tambours de la guerre. On les appelle les « zones grises », tant elles se trouvent à la lisière du légal et de l'illégal, du palpable et de l'imaginaire, de l'immédiat et du lointain. Ces zones, mélanges d'espaces publics et de zones délaissées hors d'atteintes des règles minimales du droit, se multiplient à mesure que les sociétés contestent la suprématie des États et se greffent sur leurs échecs.
Gaïdz Minassian proposera une réflexion approfondie sur le concept de zone grise, en prenant appui sur quelques cas concrets et contemporains.
Dans la seconde partie de cette conférence, Mariam Abou Zahab questionnera la validité de ce concept en Asie du Sud, en détaillant le fonctionnement politique et social des zones tribales du Pakistan.