Pouchkiniana parisienne
À l'occasion du 220e anniversaire de la naissance d'Alexandre Pouchkine (1799-1837), l’exposition met en perspective le rayonnement et la postérité du célèbre poète, romancier et dramaturge russe. Elle donne à voir un échantillon des collections pouchkiniennes de la BULAC, témoins d’un culte vivace et d’une fervente pratique de bibliophilie autour de ce monument littéraire.
L’exposition s’ouvre sur une évocation des ouvrages du musée Pouchkine d’A.F. Onéguine conservés à la Bibliothèque des langues orientales vivantes. Le visiteur peut ensuite découvrir des œuvres originales de Pouchkine et ses traductions. Le parcours évoque enfin les commémorations du centenaire de la mort de Pouchkine et son rayonnement à travers les vers de l’Exegi monumentum.
C’est la diaspora russe qui implante le culte de Pouchkine sur les berges de la Seine dès les années 1860. Alexandre Onéguine-Otto (1845-1925), ardent adorateur du poète, au point d’adopter le nom d’un de ses héros, collectionne des manuscrits, des objets et des livres, créant un musée privé Pouchkine au sein de son appartement rue Marignan. Il appelle alors cet ensemble la Pouchkiniana. La collection du musée est léguée à l’Académie des sciences de Russie. Une petite partie de la bibliothèque entre en 1931 à la Bibliothèque des langues orientales vivantes, grâce au pouchkiniste Modeste Hofman (1887-1959), qui y joint quelques ouvrages provenant de sa propre collection.
Si l’œuvre de Pouchkine est traduite en langues européennes de son vivant, l’Occident la découvre vraiment par le biais des opéras adaptés de ses textes : Rouslan et Ludmila de M. Glinka (1842), Boris Godounov de M. Moussorgski (1872), Eugène Onéguine (1878) et La Dame de pique (1890) de P. Tchaïkovski, Le Conte du tsar Saltan (1899) et Le Coq d’or (1907) de N. Rimski-Korsakov… En Orient, le roman La Fille du capitaine est le premier texte littéraire russe traduit en japonais, en 1883.
En 1937, les deux Russies (l’émigration et l’Union soviétique) commémorent le centenaire de la mort du génie national. Les discours s’opposent dans leur approche stylistique : l’énergique « Pouchkine, le nôtre » des soviets contraste avec le nostalgique « notre Pouchkine » de la diaspora hors frontières. Serge Lifar, ami et collaborateur de Serge de Diaghilev, et organisateur de l’exposition Pouchkine et son époque présentée à la salle Pleyel, s’en souvient dans l’ouvrage qu’il intitule Ma Pouchkiniana étrangère. L’anniversaire laisse derrière lui de nombreuses éditions des deux côtés de la frontière.
Malgré l’instrumentalisation du culte du poète, son œuvre jouit d’un sincère amour. Pouchkine espérait dans sa poésie de 1836, une des plus connues peut-être, Le Monument :
Et je vivrai longtemps dans la nation entière
Car ma lyre éveillait l’amour de la vertu,
Chantait la liberté dans l’âge sanguinaire,
Plaidait la grâce des vaincus.
Défiguré par la censure lors de sa première publication en 1841, ce texte n’est publié dans sa version originale qu’en 1881. Loin du discours officiel, il revit sur les pages du journal intime d’une détenue du Goulag.
Parcourir l'exposition sur le Carreau de la BULAC :
Sélection bibliographique « Pouchkine dans les collections de la BULAC »
Пушкин и культура русского зарубежья | Puškin i kulʹtura russkogo zarubežʹâ
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Nos intervenants
Chargée de collections pour le domaine russe, auparavant conservatrice à la bibliothèque du Musée littéraire A. S. Pouchkine de Saint-Pétersbourg.